Vendredi 20 novembre 2020

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H24 Finance - Les 10 ans du Comptoir en 10 questions

 

H24 : Il y a 10 ans, pourquoi avoir lancé « Le Comptoir » ?

 Vincent Roynel : Le CGP est un écosystème à lui seul qui a apporté beaucoup à l’épargne financière (les fonds structurés, le démembrement de part de SCPI, l’accélération de la digitalisation…). Or, il n’était pas couvert par le premier asset manager européen à l’époque. Le groupe Amundi a donc souhaité créer une marque dédiée pour les Conseillers en Gestion de Patrimoine avec deux volontés : se mesurer à la concurrence et être un formidable laboratoire de développement de nouvelles idées.

H24 : Et pourquoi le faire via CPR AM ?

 Vincent Roynel : CPR AM était une « petite » entité de moins de 100 personnes qui avait la taille adéquate pour couvrir les CGP. Cela était plus logique en termes de visibilité que d’être logé chez Amundi, qui couvre les grands réseaux bancaires français.

H24 : Comment avez-vous conçu la gamme au départ ?

 Vincent Roynel : Dès l’origine, nous avons intégré une offre bicéphale, financière et immobilière, toujours avec la logique d’être ouverts sur le groupe. Au sein de CPR AM, il y avait la gamme CPR Croissance et dans le groupe il y avait 2 pépites, Amundi Oblig Internationales et First Eagle Amundi International Fund. Aujourd’hui, ces fonds sont toujours présents dans la sélection du Comptoir.

H24 : Et concernant l’offre immobilière ?

 Vincent Roynel : Elle a été imaginée en même temps que l’offre financière mais nous avons particulièrement accéléré en 2014 avec le recrutement d’un expert immobilier : Hubert Segura. Cela nous a permis de participer au grand essor des SCPI des dernières années. Nous sommes partis de zéro et nous dépassons aujourd’hui le milliard € d’encours gérés en immobilier pour le compte de CGP.

H24 : Le succès est arrivé très rapidement, comment l’expliquez-vous ?

Vincent Roynel : La gamme CPR Croissance a été un formidable vecteur les 5 premières années, avec de très belles collectes. Je remercie les CGP pour ces « années dorées ». La gamme a notamment plu car elle était déjà dotée de techniques de gestion modernes. Par exemple, sur CPR Croissance Réactive et CPR Croissance Dynamique, nous utilisons énormément d’ETF. Nous avons fait de l’allocation avec des trackers dès 2003 et avons popularisé cela dès 2005.

 A la création du Comptoir en 2010, nous avions donc déjà un solide « track-record. »

H24 : De quelle manière s’est développée votre offre thématique ?

 Vincent Roynel : Nous avons proposé CPR Silver Age dès la création du Comptoir puisque le fonds a été créé en décembre 2009. Cette démarche audacieuse à l'époque a permis d'affirmer CPR AM comme un investisseur thématique de premier plan.

 En 2015, CPR AM est devenu le centre d'expertise thématique du groupe Amundi et l'un des acteurs les plus importants dans ce domaine en Europe.

 Nous avons par la suite élargi considérablement notre gamme avec de nombreuses innovations sur des thématiques qui apportent du sens aux investisseurs. Les phénomènes liés aux mégatendances (vieillissement de la population, disruption, climat, etc.) sont sources de performance dans les portefeuilles. Aujourd’hui, Le pôle gère plus de 12 milliards €.

H24 : Quel est votre « blockbuster » dans cette gamme thématique ?

 Vincent Roynel : CPR Invest - Global Disruptive Opportunities fait plus de 3 milliards € d’encours. Il a été vendu partout en Europe et commence à connaître un succès chez les CGP puisqu’il apparaît dans les classements des assureurs. Il a la vertu de ne pas avoir les fameux « GAFAM », ces mastodontes qui pèsent énormément dans les performances des indices américains, et d’arriver tout de même à délivrer de la performance.

H24 : Et quelles sont vos nouvelles thématiques abordées ?

 Vincent Roynel : Certaines commencent à émerger comme la thématique autour de l’éducation et celle autour du climat, qui se basent sur les Objectifs de Développement Durable de l’ONU. Depuis trois ans, nous avons en effet une convergence vers des fonds thématiques de plus en plus durables et avec des mesures d’impact.

H24 : Il y a un an, vous lanciez Smart Allocation. Parlez-nous de ce projet…

 Vincent Roynel : Nous l’avons piloté avec les équipes d’Harvest avant de le lancer en version beta à la rentrée 2019 puis de le mettre en production en décembre 2019. L’idée était d’accompagner nos partenaires CGP qui n’ont ni société de gestion, ni allocataire. Ceux-ci ont besoin de conseil en allocation d’actifs.

 Avec Smart Allocation, nous définissons un modèle d’allocation en classes d’actifs. Notre moteur d’optimisation va ensuite convertir cette vue macroéconomique en fonds (diversifiés, actions, obligataires…), en fonction du profil de risque du client. Il y a dans l’univers 108 UC, en architecture ouverte, qui couvrent toutes les classes d’actifs et tous les marchés, et qui sont disponibles chez les assureurs. Nous proposons ainsi une allocation d’unité de compte possible dans les quinze contrats d’assurance vie les plus importants du marché.

 De plus, un commentaire sur ces allocations est produit par les équipes de gestion diversifiée de CPR AM et directement intégré dans O2S. Lorsqu’il propose une recommandation d’arbitrage ou de construction de portefeuille, le CGP doit la documenter.

H24 : Comment voyez-vous les 10 prochaines années ?

 Vincent Roynel : Les épargnants français auront encore besoin des CGP. Ils ont une vraie expertise et savent comprendre les besoins. Le digital doit améliorer et faciliter le quotidien des CGP. Quand on parle d’argent ou de projet, on ne peut pas s’adresser à une machine.Notre quotidien est d’accompagner nos partenaires avec toujours plus de service, et surtout de continuer à développer ces relations humaines. Le CGP est le chef d’orchestre du patrimoine et dans ce rôle, il perdurera bien plus d’une décennie !

Interview par H24 Finance